VA OU TON COEUR TE PORTE - Susanna TAMARO

Publié le par Josy Malet Praud alias Cécile Clément

415CMN5TXWL SS500VA OU TON CŒUR TE PORTE

Susanna TAMARO

– Plon- 1995-

Réédition en 1998 (Omnibus), 2002 et 2006 (Pocket)

« Dans la solitude de sa maison, près de Trieste, une femme âgée décide d'écrire une longue lettre à sa petite-fille, sous forme de journal intime. Elle sait que le temps lui est compté et veut, par cette lettre d'amour, renouer une relation rendue difficile non seulement par la crise de l'adolescence, mais aussi par la mort tragique de sa propre fille. Et c'est donc toute sa vie qu'elle est amenée à revisiter, son éducation rigide et bourgeoise, son mariage de convenance avec un homme gentil mais ennuyeux, sa relation clandestine avec le père de sa fille. Parcourant ainsi l'histoire de plusieurs générations de femmes, sans fausse pudeur, sans rhétorique, elle se raconte à sa petite-fille et l'invite à accomplir le même, " voyage " qu'elle : un voyage à la recherche de soi, loin des fausses valeurs et des clichés, et en écoutant avant tout la voix du cœur ».

Un roman épistolaire, où l'on rencontre trois femmes aux destins emboîtés les uns dans les autres comme le sont les matriochkas russes. Trois femmes cherchant une voie pour sortir des carcans, notamment de l’éducation, afin de se réaliser.

La quatrième de couverture annonce une lettre d’amour. Comme moi, d’autres y verront peut-être (et avant tout ?) un testament gonflé de révélations trop lourdes à porter pour les taire encore aux derniers jours d’une existence ; une tentative pour se libérer de secrets familiaux culpabilisants, le tout saupoudré de réflexions philosophiques sensées répondre aux sempiternelles questions existentielles : quel est le sens de la vie, comment parcourir l’existence, vers quoi, pourquoi, etc.

Ce livre me laisse perplexe. Sa trame philosophique  est tissée de quelques gros fils new-âge, et dégage des relents « baba-cool ». Une sorte de roman-manuel « philo-pédagogique » à la Coelho, version italienne ?

Bref, j’ai surtout vu ici le besoin impérieux d’une grand-mère de se confesser avant de disparaitre…Car, tout de même, elle aurait pu offrir à sa fille et sa petite-fille les révélations concernant leurs origines, vérités indispensables à leur équilibre vital, bien avant que la première ne soit morte au terme d’une courte existence complètement déglinguée, et que la seconde ne se soit enfuie aux Etats Unis, fâchée, pour respirer autre chose qu’un air pollué par le mensonge. Il y a dans cette histoire comme un hiatus entre la personnalité ouverte, moderne et bienveillante de la grand-mère et la rétention d’informations capitales pour ses fille et petite-fille qu’elle s’impose.

Les personnages ne m’ont pas vraiment émue : trop caricaturaux à mon goût, les approches philosophiques simplistes  ne m’ont pas étonnée. Pour autant, l’écriture est agréable et la forme du récit, originale.


Josy Malet-Praud- 02/2010 
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Publié dans J'ai LU...

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M
<br /> Dommage, alors, ce ton prêchi-prêcha ringard...  Quel dommage d'alourdir de bonnes idées par excès de zèle, comme s'il fallait convertir le lecteur à sa philosophie. Amitié, Cécile !<br /> <br /> <br />
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J
<br /> Plutôt une succession de clichés, de remèdes miracles usés et peu convaincants pour les bobos "du dedans", qui semblent tout droit sortir d'un musée des sixties. La grand mère dont il est<br /> question avait dû "faire" Katmandou et Woodstock ? Mais, bon, tu me connais : je ne suis pas très sensible, voire allergique aux trucs et bidules pseudo-thérapeutiques galvaudés dans la<br /> -littérature-. Pour avoir lu d'autres critiques (très élogieuses) sur ce livre ayant d'ailleurs connu un grand succès, je me dis "qu'il y a donc une demande"...Tant mieux alors si d'autres<br /> lecteurs en sortent apaisés et repus.  <br /> En revanche, j'ai bien aimé les "paraboles" utilisées par l'auteur : un peu tirées par les cheveux, mais drôles souvent. Reste que sans doute l'objectif n'était pas d'amuser le lecteur (Oups<br /> !).... Décidément, moi, je n'irai pas au paradis... !<br /> Amitié à toi.<br /> <br /> <br />